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Etre accompagné par une Doula

Suite à la lecture d'un article paru dans @_causette_ parlant du métier de doula, il me tenait à cœur de partager cette expérience de vie, la manière dont mon métier raisonne en moi et la façon dont je souhaite faire rayonner mes propres couleurs.

En août dernier, je vivais une expérience clé de ma maternité. Un moment hors du temps, intense, difficile, incompréhensible, puissant, déstabilisant et paradoxalement, un moment où j'ai pu me sentir ancrée, connectée et confiante.


J'ai écris ces mots avec quelques jours de recul car j'avais besoin et envie de revenir une nouvelle fois sur ce vécu.


Ma fille s'était mise à hurler en pleine nuit. Inconsolable. Avait-elle peur ? Mal ? Les deux ? Impossible d'en être sûre. Elle ne voulait pas être touchée et manifestait comme des pics de douleurs. Je ne l’avais jamais vu dans un tel état.


Je me suis sentie perdue et démunie. J'avais peur. J'avais mal de voir mon bébé ainsi. J'avais l'impression qu'elle était possédée. Son regard absent était terrifiant pour moi.


J'étais à la base nue. J'ai commencé à m'habiller dans l'objectif d'appeler à l'aide. À ce moment précis, ma sœur est arrivée dans notre chambre.


Alors que je me sentais partir avec ma fille, hors de contrôle et bouffée par la peur, incapable de l'accompagner correctement à mes yeux, ma sœur est arrivée et m'a ramené ici. Elle était là, présente pour nous. Elle ne parlait pas ou très peu. Elle tenait l'espace.


Dès que je me sentais de nouveau envahie par la peur, je la regardais comme mon phare dans cette tempête. Sans rien dire elle m'a fait comprendre que je savais faire. Que j'étais la maman et que j'avais tout en moi pour accompagner ma fille. Elle était là, mon pilier, ma présence rassurante et sécurisante.


Elle m'a guidé par sa respiration et ses gestes doux.

Je me souviens de ce moment posé les 4 sur le lit. Moi en tailleur avec mon enfant au creux de mes bras, E. derrière moi et M., le papa, légèrement en retrait. Je chantais ce mantra que j'avais chanté dans la journée à ma fille au bord de mer. Je savais qu’elle l’aimait car dans l’après-midi, dès que je m'arrêtais de le chanter elle me disait "encore". Je me voyais revivre ce moment en m’ancrant un peu plus à chaque parole. J'y ai cru puis non, cela n'a pas suffi.


Après des aller-retours entre la chambre et le salon, nous avons fini dans le canapé. E. nous a guidé grâce aux vagues de sa respiration. Ça me faisait tellement de bien. Je lui ai manifesté par un petit "hum" pour qu'elle continue. Je sentais à chaque respiration notre tempête se dissiper et voir à l’horizon le calme s’installer de nouveau.


Ce moment, je l'ai vécu avec un instinct primitif où l'on n'avait pas besoin de se parler pour se comprendre. Une connexion puissante. Une sororité infaillible car je savais qu'elle serait là jusqu'au bout. Dans mon cœur, c'est comme si nous avions passé une nouvelle étape de notre relation de sœurs. Nous étions 2 femmes, 2 mères, l'une présente pour l'autre inconditionnellement. Elle a été mon village. La flamme qui nous a tous reliés dans cette nuit agitée.


Cette fameuse nuit j'ai pu toucher du doigt ce dont j'apprends depuis des mois à travers ma formation : cette reliance puissante et sacrée qu'est la sororité. Cette confiance que je souhaite incarner pour chaque femme, couple et bébé que j’aurai l’honneur d’accompagner.


Merci ma soeur ❤💫

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